Là comme ça, la photo fait presque un peu peur… ces hommes et femmes bras croisés, on dirait qu’il vous attendent pour en découdre ! Leur air bien décidé ne trompe pas, en revanche, ils ne vous veulent aucun mal et bien au contraire !

Rouge Provence c’est :

Un groupe d’hommes et de femmes vignerons et solidaires, qui par différentes manifestations veulent montrer à tous que la Provence est un grand terroir français.

Cela nécessite quelques explications. Depuis maintenant plusieurs décennies lorsqu’on parle de la Provence, tous (oui, oui, tous : vous aussi, ne vous défiez pas, vous l’avez forcément pensé, même juste un tout petit peu !), on pense « rosé de Provence ». Un petit conseil ayez de bons arguments devant chacun des vignerons de cette photo que vous rencontrerez si vous arguez « qu’en Provence, on ne fait que du rosé ».

Eh bien non ! Et c’est bien leur idée forte à travers cette association : promouvoir cette terre provençale au travers de ses vins rouges.

Qui sont-ils ?

Je vous l’ai dit, 33 vignerons et vigneronnes provençaux répartis sur 6 appellations différentes : Bandol, Baux de Provence, Coteaux d’Aix-en-Provence, Coteaux Varois, Côtes de Provence, Bellet et également une IGP en Bouches-du-Rhône.

Que font-ils ?

Il faut que je vous explique comment l’idée même de Rouge Provence est apparue. Au départ il s’agit de deux amis vignerons : Peter Fischer (Château Revelette) et Jean-Christophe Comor (Domaine des Terres Promises) qui réfléchissent depuis longtemps à rassembler des vignerons de la plus ancestrale région viticole (la Provence donc !), avec l’idée qu’il existe ici aussi de « vrais faiseurs de rouges provençaux ». Ils admettent bien volontiers que la Provence est une grosse production de rosé (80% environ), mais comme ils le disent : « il ne faudrait pas oublier que la Provence est aussi une terre de vins rouges ! ».

Et puis arrive l’année 2012 et avec elle la grêle, qui a causé de nombreux dégâts sur les récoltes, et particulièrement au Château de Roquefort La Bédoule. Là, plus de récolte pour son vigneron, Raimond de Villeneuve et catastrophe attendue au tournant pour le domaine. C’était sans compter sur le fabuleux élan de générosité de 36 domaines de Provence et du sud de la Vallée du Rhône, parmi les meilleurs de la région.

Ils se sont tous mobilisés et on apporté chacun à leur échelle une partie de leur récolte : l’exploitation de Roquefort est sauvée et produit cette année-là trois cuvée du nom de « Grêle 2012 ». Sur l’étiquette, qui raconte aussi cette histoire, figure le nom de tous ces domaines solidaires. La suite tombe sous le sens : ce sont ces vignerons qui se rassemblent alors autour de ce geste alors jusque-là jamais vu dans le monde du vin. Tous sont particulièrement précautionneux de leurs vins et ont pour étendard le rouge de Provence. C’est ainsi que Rouge Provence est né.

Depuis ils se réunissent à diverses occasions. La première et pas des moindres, c’est lorsqu’ils amènent tous une partie de leur récolte chez l’un d’entre eux. Oui, l’histoire se répète : cette fois-ci pas pour venir en aide directement à un confrère sinistré, mais bien pour créer chaque année une cuvée solidaire. Toujours sur le même principe : cette cuvée solidaire est vinifiée à partir d’un peu des raisins de chaque domaine de l’association. Et cela donne une cuvée du nom de « Plaisir Solidaire », que vous trouverez uniquement en magnum. La vente de cette cuvée permet à Rouge Provence de constituer des fonds qui permettraient, si nécessaire, de venir en aide à un domaine qui aurait été touché par un accident climatique.
Chaque étape de l’évolution de la cuvée en cours est un prétexte pour se réunir et partager en plus des valeurs qui les réunissent, un fort moment de copains, de dégustation et de bien manger !

En une occasion exceptionnelle, ils ouvrent leurs portes et pour faire la promotion de cette cuvée de partage et invitent pêle-mêle de nombreux acteurs du monde du vin. C’est ce moment-là que j’ai eu l’occasion de partager avec eux. Alors me direz-vous, j’en fait des tonnes, mais il n’en est rien et je n’en fait même peut-être pas assez ! Cette bande de grands enfants ne sont jamais aussi heureux que lorsqu’ils dégustent les vins des copains et qu’ils en parlent. Bref : une journée sous le signe du partage, de la découverte pour moi, et du soleil de Provence ! Jugez plutôt sur les photos récoltées :

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Quels résultats ?

En 2017, c’est pas moins de 1350 magnums mis en bouteille qui seront ensuite vendus à la fois sur les domaines adhérents à Rouge Provence, mais aussi chez les cavistes partenaires.

Il faut croire que ce projet réveille chez certains des vocations car cette année ce sont trois nouveaux domaines qui ont rejoint l’aventure :  le Clos de l’Oursle Domaine Beauchamp et le Château Carpe Diem. Vous, vous en doutez, le recrutement ne se fait pas par dessus la jambe : c’est au terme d’une rencontre puis d’une dégustation que les intéressés ont été ralliés à cette belle cause. Le comité de recrutement met l’accent sur un certain nombre de critères qui font la philosophie de Rouge Provence comme : un esprit solidaire, une qualité et la personnalité des vins, une volonté de faire des rouges, une dimension humaine, un respect de la vigne et du terroir.

On ne peut que souhaiter longue vie à cette initiative solidaire et à cette association si fière de son patrimoine viticole !

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